Il vient de Madrid, mais c’est au bord de la Méditerranée qu’il a trouvé son équilibre. Soleil, mer, calme… et un sacré paquet de carreaux. Depuis plus de treize ans, Mr. Bad Tiles transforme les déchets de chantier en œuvres urbaines. Entre Torrevieja et les quatre coins du monde, ses mosaïques se multiplient comme des pixels géants, entre art brut, recyclage et obsession géométrique.
🧱 Quand les gravats deviennent couleurs
L’histoire de Mr. Bad Tiles commence au détour d’un footing. À force de courir dans les champs autour de Torrevieja, il en a eu assez de voir les montagnes de gravas laissées par les chantiers. Parmi elles, du "gresite", ces petits carreaux en verre ou céramique. Plutôt que de râler, il décide de les récupérer pour créer son premier logo… une vache. Depuis, il n’a jamais arrêté.
Chaque pièce est faite à la main à partir de matériaux récupérés, dans une démarche 100 % upcyclée. Et son logo de vache, justement ? Devenu culte, il est si apprécié que certains n’hésitent pas à l’arracher pour le revendre. Une anecdote que l’artiste prend avec philosophie.
🎯 Lancer ses mosaïques pour éviter qu’on les vole
Mr. Bad Tiles a développé une méthode atypique : il "lance" ses mosaïques en hauteur, plutôt que de les coller à portée de main. Pourquoi ? Parce qu’à basse altitude, elles ne durent pas. Coller un carreau, c’est bien. Le projeter en hauteur pour qu’il tienne et résiste aux mains trop curieuses, c’est mieux. Dernièrement il s'est aussi lancé dans la pose de mosaïque via drone, bref que des projets improbables et hasardeux qui finissent toujours en semi-catastrophe.
Le résultat : des œuvres visibles uniquement en levant les yeux, en observant les façades, les coins de bâtiments, les murs délaissés. Des interventions qui invitent à regarder la ville autrement.
🌍 De Torrevieja à Paris, en passant par les réseaux
Aujourd’hui, Mr. Bad Tiles estime avoir posé plus de 3 000 mosaïques dans le monde. Certaines par lui-même, d’autres grâce à des fans qui relaient son travail à l’international. Ses vidéos sur les réseaux sociaux sont devenues virales, cumulant des centaines de milliers de likes et lui valant une reconnaissance internationale, parfois bien plus forte qu’en Espagne.
Il reçoit des commandes du monde entier : artistes, chanteurs, youtubeurs, influenceurs… Chacun veut son morceau de carreaux signés Bad Tiles. À tel point qu’il a actuellement une file d’attente de plus de 16 mosaïques personnalisées à réaliser.
🧩 Créer pour soi, pas pour les autres
Malgré cette renommée, Mr. Bad Tiles refuse de se prendre au sérieux. Il ne se voit pas comme un artiste, juste comme un homme qui s’évade en posant des carreaux. Coller de la mosaïque est pour lui un acte de tranquillité, de fun, de liberté. Il ne cherche pas à plaire, il crée d’abord pour lui. Et c’est sans doute ce qui plaît autant.
🏢 Bientôt un immeuble de carreaux à Paris ?
Parmi ses projets à venir : recouvrir un flanc entier d’un bâtiment à Paris de carreaux. Un défi de taille (et de temps), qu’il espère réaliser bientôt, malgré les contraintes de la vie de famille. Une œuvre monumentale à l’image de son parcours : brut, spontané, généreux et vibrant.
La prochaine fois que vous verrez un mur chargé de couleurs au détour d’une rue en Espagne, en France ou ailleurs, levez les yeux… il se pourrait bien qu’un Mr. Bad Tiles soit passé par là.
Suivez ses aventures sur son compte Instagram @MrBadTiles
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